22 November 2025 3 min de lecture

Défendre les missions vaccinales : une plainte pour protéger l’exercice officinal

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CONTEXTE

Depuis plusieurs semaines, des représentants infirmiers et médicaux relayent sur les réseaux sociaux des critiques visant les pratiques vaccinales en pharmacie ainsi que les missions issues de l’expérimentation Osys. Face à la virulence de certaines accusations, l’Ordre National des Pharmaciens décide de saisir la justice pour défendre l’intégrité de la profession et rappeler le cadre réglementaire qui encadre strictement ces actes.

POINTS CLES A RETENIR

Les prises de position sur les réseaux sociaux ont fait franchir un seuil inquiétant : accusations de vaccinations « sans discernement », suspicions de captation de patients ou critiques des conditions matérielles en officine. Ces messages, souvent non étayés, ont entraîné une escalade verbale qui menace la confiance entre professions de santé. L’Ordre National des Pharmaciens, alerté par de nombreux signalements, dépose plainte pour dénigrement. L’USPO soutient immédiatement cette action et alerte sur les risques de tensions accrues à l’approche des élections des URPS. La FSPF, tout en reconnaissant la gravité des propos, privilégie la conciliation afin de préserver une coopération interprofessionnelle déjà fragile. Sur le terrain, de nombreux pharmaciens témoignent d’une coopération quotidienne sereine avec les médecins et les infirmiers. Les accusations relayées ne reflètent en rien la réalité majoritaire de l’exercice partagé.

IMPACT POUR L’OFFICINE / LES LABORATOIRES

Pour les officines, cette situation met en lumière un enjeu récurrent : la nécessité de protéger les missions vaccinales et les nouvelles compétences accordées aux pharmaciens. L’affaire pose aussi la question de la communication publique autour de l’acte vaccinal, de sa qualité et du professionnalisme des équipes officinales. Les tensions interprofessionnelles pourraient fragiliser l’adhésion des patients, alors que la couverture vaccinale nécessite au contraire une dynamique collective. Pour les organisations professionnelles, c’est un test de gouvernance et de légitimité : défendre l’exercice officinal tout en travaillant à un climat apaisé dans le système de soins. L’équilibre entre défense juridique et recherche de coopération devient un enjeu stratégique. Pour les laboratoires, l’enjeu est indirect mais réel : toute fragilisation de l’exercice vaccinal en pharmacie peut affecter les campagnes de vaccination et compliquer la diffusion des messages de santé publique.

CE QUE CELA CHANGE OU POURRAIT CHANGER

Cette plainte pourrait ouvrir une nouvelle séquence dans la structuration des relations entre professions de santé. Si elle souligne l’importance de défendre la crédibilité des missions officinales, elle pourrait également : → encourager une clarification des rôles de chacun dans l’acte vaccinal ; → renforcer les obligations de communication responsable entre professions ; → conduire à un repositionnement institutionnel autour de l’expérimentation Osys ; → inciter à formaliser davantage la coopération interprofessionnelle au niveau local. À plus long terme, cette affaire pourrait devenir un rappel salutaire : les missions de santé publique ne peuvent s’exercer qu’au sein d’une coopération solide, apaisée et respectueuse. À l’heure où la vaccination est un enjeu majeur, préserver la confiance entre professionnels est essentiel pour garantir une prise en charge cohérente et accessible à tous.
SOURCE
Le Moniteur des Pharmacies – Vaccins, Osys : excédés par le dénigrement, les pharmaciens portent plainte contre des infirmiers et des médecins – 21 novembre 2025