04 October 2025 3 min de lecture

La Suède sur prescription médicale

👤 Prestataires & Fournisseurs 🌱 L'environnement 🌱 Les commumauntés et le développement local 🌱 Les questions relatives aux consommateurs

CONTEXTE

Depuis quelques années, la prescription nature gagne du terrain, mais aucun pays n’avait encore osé en faire une politique assumée. La Suède franchit ce cap en devenant la première nation à transformer son patrimoine naturel en véritable outil de santé publique. Un choix audacieux, scientifiquement appuyé, qui intrigue autant qu’il inspire.

POINTS CLES A RETENIR

L’idée peut sembler insolite : remplacer une partie des anxiolytiques ou des antidépresseurs par… un séjour en Suède. Pourtant, la démarche prend racine dans une conviction désormais bien étayée : l’exposition à la nature, à la culture et à une forme de lenteur choisie a un impact concret sur notre santé physique et mentale. Des médecins britanniques, américains, néerlandais ou encore allemands soutiennent le projet, confirmant tous la même chose : un bain de forêt équilibrerait la tension, une immersion en eau froide stimulerait le métabolisme, une nuit sous les étoiles réparerait un sommeil abîmé, et même une simple pause café « à la suédoise » renforcerait les liens sociaux. Avec ses forêts à perte de vue, ses lacs innombrables et sa culture du plein air profondément ancrée, la Suède transforme ses atouts naturels en un programme thérapeutique cohérent, validé par le Karolinska Institute, l’une des références mondiales en matière de santé.

IMPACT POUR L’OFFICINE / LES LABORATOIRES

Pour les pharmacies françaises, cette initiative trouve un écho particulier. Elle rappelle que la santé ne repose pas uniquement sur les traitements délivrés au comptoir, mais aussi sur notre relation à la nature, au mouvement et à la qualité de vie. Elle invite les équipes officinales à élargir leur accompagnement : gestion du stress, soutien du sommeil, routines de bien-être, prévention active… autant de champs où les conseils professionnels peuvent dialoguer avec des approches plus douces et naturelles. Pour les laboratoires, cette évolution soulève aussi des questions : comment soutenir ces nouvelles attentes sans les détourner ? Comment imaginer des dispositifs réellement complémentaires, plus ancrés dans la prévention, dans l’équilibre de vie, et moins centrés sur la seule réponse médicamenteuse ?

CE QUE CELA CHANGE OU POURRAIT CHANGER

Cette stratégie pourrait bien devenir un tournant. En faisant de son territoire une thérapie, la Suède repositionne le tourisme, la santé et la nature sous un même prisme : celui du bien-être durable. Elle pourrait inspirer : → des projets territoriaux en France (stations nature, séjours bien-être encadrés) ; → une meilleure intégration des approches non médicamenteuses dans le parcours de soin ; → une évolution des conseils délivrés en pharmacie vers une prise en charge plus globale du patient ; → un intérêt croissant pour la déprescription médicamenteuse, notamment sur l’anxiété, le stress et les troubles légers. Plus largement, l’initiative questionne nos habitudes : et si l’un des remèdes les plus accessibles était d’apprendre à ralentir, sortir, respirer, observer ? Une idée simple, mais qui pourrait réorienter la manière dont nous pensons la santé au quotidien.